Carnet de route

Le vol du...

Le 16/02/2010 par Delaunay Jean-Luc

Sortie : semaine Cascades de glace en Oisans du 24 au 31/01/2010

 

Mercredi 27 janvier, la voiture se hisse sur les lacets de St Christophe en Oisans puis jusqu’au parking du vallon du Diable. La trace est bonne et c’est à pieds que nous nous avançons dans le vallon. Au fond, la Tête du Replat pointe ses deux sommets vers un ciel limpide. Il fait froid et je ne transpire pas malgré mon sac qui me semble contenir une masse superflue.

 

Bientôt nous devons choisir entre les deux versants. Nous n’avons vu qu’une cordée et donc tous les itinéraires au dessus de nous sont libres. “Le vol du bourdon” est bien formé et je propose d’y aller. Quelques zigzags plus haut, nous nous retrouvons au pied de la cascade.

 

Je m’équipe et je m’encorde avec Olivier. Véro grimpera avec Katerina. Quelques raides ressauts et trois broches plus loin, je suis au niveau du relais. Il est cinq mètres à gauche. Je visse une broche supplémentaire pour faire un point de renvoi et j’effectue la traversée. “Relais !”.

 

Les cordes montent progressivement puis le casque rouge d’Olivier apparaît. Quand il arrive, je lui passe le matériel pour qu’il parcoure la longueur suivante. Il a déjà attaqué la première partie constituée d’une pente enneigée quand Véro arrive. Nous nous installons tant bien que mal sur ce relais un peu exigu. Le ressaut en glace n’est pas très long et Olivier n’a besoin de visser que deux broches pour le surmonter. En second, c’est encore plus “ballade” et je rejoins rapidement le relais.

 

En récupérant le matériel, j’examine la suite : au dessus c’est bien raide. A gauche ça semble moins tendu. Je démarre quand même au plus raide : ce sera plus “drôle” ! Après quelques mètres, je parviens à une position de repos et je pose la première broche. La suite est tout aussi raide. La glace est en bonne condition et je suis en forme. Je continue. Comme je suis dans une zone où “là, faut pas tomber” depuis quelques mètres, j’en parcours deux de plus pour atteindre une position où il est plus facile de brocher. Encore quelques mètres et je tire légèrement vers la droite. La broche que je viens de poser ne m’inspire pas trop confiance, je visse donc la quatrième broche trois mètres au dessus avant de faire une courte traversée à gauche. Enfin ça se couche et, après deux pas délicats sur la glace fine posée sur les rochers, j’atteins le relais. Ce n’est pas celui indiqué sur le topo car il est à droite et, contrairement aux précédents constitués de deux solides plaquettes reliées par une chaîne, il n’y a ici que deux pitons et une cordelette. Quelques tractions dans tous les sens : c’est bon, rien ne bouge.“Relais !”

 

La corde file doucement dans ma plaquette. Tiens, ça se tend : Olivier se la joue “no foot” ! Arrivé au relais, il me signale qu’il n’a pas trouvé beaucoup de positions de repos et encore moins de points ! La quatrième longueur est annoncée comme plus facile sur le topo mais les premiers mètres ne lui plaisent guère. Je récupère le matériel et j’attaque. Sur les premiers mètres, je me contente de crocheter les prises existantes. Quand enfin j’ancre un piolet, j’entends un commentaire mi-ironique d’Olivier : “Je me demandais si tu allais jouer au barbot encore longtemps !”. Une première broche puis la seconde et je débouche sur la pente de neige ensoleillée. “Relais !”.

 

Je mets mes lunettes de soleil avant de faire venir mon second. Il est rapidement auprès de moi. Puisque nous n’avons pas pris de crème, nous ne traînons pas. Le rappel est posé. En descendant, j’aperçois le “vrai” relais. Mais il est tellement décalé à gauche que je préfère rejoindre celui que nous avons utilisé à la montée. Véro y est aussi. Elle se demande si elle doit faire monter Katerina. Il n’est pas tard et les conditions sont bonnes donc je ne vois pas d’objection à formuler.

 

Nous posons notre deuxième rappel et j’entame la descente. Je suis une dizaine de mètres au dessus du relais suivant quand je suis percuté par un bloc. Un bruit métallique : le crampon gauche a sauté. Les éclats de glace cascadent le long des cordes. J’ai brisé le glaçon mais on va faire 50-50 sur le constat car lui m’a cassé une jambe ! Il va falloir rebaptiser cette voie “le vol du glaçon”. Le guide qui vient d’arriver au relais me prend en charge après avoir mis son client en sécurité. Pendant ce temps, Olivier descend contacter les secours. Il interpelle un groupe de skieurs qui peuvent rapidement rejoindre une zone où le portable passe. Moi, après un moulinage sur le bas de la cascade, je suis “confortablement” emmailloté dans les couvertures de survie. J’ai une petite pensée pour les bananes-chocolat des barbecues ! L’hélico pose le médecin et le secouriste. Perf’, piqûre, traction sur le pied. On se bat pour ôter mon crampon droit et hop dans la barquette. Un portage vigoureux jusqu’à l’hélico et j’y suis enfourné. Dommage que ce soit maintenant un EC-truc, j’aurais sinon conclu par “le vol de l’alouette” !

 

 







CLUB ALPIN FRANCAIS BELFORT

5 RUE DE LA MECHELLE
90000  BELFORT
Permanences :
jeudi 18:30-19:30
Activités du club