Carnet de route

Première dans les Alpes Glaronaises
Le 16/02/2014 par Hans Olaschiglosën
Dépêche du quotidien Südostschweiz traduite par Omar Moth.
Six membres du Club Alpin Français (CAF) de Belfort s’offrent une première dans les Alpes Glaronaises !
Ce samedi 15 février, six français, tous membres de la fédération de montagne voisine ont gravi avec audace, à ski, la face Est du Höch Hund (2215m).
Alors qu’ils avaient annoncé à leurs instances dirigeantes vouloir se diriger vers le sommet du Lauiberg par sa face Est, c’est contre toute attente sous la corniche sommitale du Höch Hund que les skieurs alpinistes ont terminé leur course.
Nicolas Lacaille, un des membres de l’expédition raconte. « Notre chef de course, Anne-Catherine Eumont, m’avait envoyé devant pour faire la trace. Nous arrivions au bout du cirque de Chräloch et partout autour de nous, ce sont des pentes à 50°, vierges qui s’élevaient. Puis nous avons eu la chance d’arriver au pied de ce que l’on espérait trouver, un couloir purgé de son avalanche. »
Anne-Catherine Eumont poursuit. « La neige d’avalanche était bonne, les blocs neigeux n’étaient pas trop gros et se cassaient bien sous les skis. Nous avons tout d’abord progressé en conversions sur environ 100m. Puis la pente s’est encore redressée et le couloir s’est resserré. Nous avons alors été obligés de déchausser et de monter tout droit sur encore 80m dans la pente qui oscillait en 35 et 45°. »
Quatre membres de l’équipe atteignirent ainsi la corniche sommitale vers 12h30. Les vents forts du début de saison ayant trop fait avancer cette dernière, les alpinistes ne s’aventurèrent pas à la franchir, le risque d’avalanche restant bien présent.
Une chance pour nous de valider le sommet penseront les skieurs suisses ! Peut-être pas…
Nous avons interrogé Fritz Galishmalob qui a suivi de loin l’exploit des français. « Avec ma compagne Hermonia nous avions sorti les peaux ce matin là parce que je souhaitais aller récupérer mon Victorinox que j’avais laissé dans ma cabane d’alpage à 1857m. On s’est alors mis dans la trace des français, mais on a tout de suite compris qu’ils ne souhaitaient pas être suivis. Ils traînaient derrière eux une espèce de pilon qui détruisait complètement la trace qu’ils venaient de faire. Un peu comme si le Big Foot avait décidé de se chausser de raquettes. Et puis quand on s’est arrêté à ma cabane, on a suivi aux jumelles leur progression dans le couloir. Vu d’en bas avec les copains on avait déjà essayé de coter ce couloir, certains parlaient de D (difficile), d’autres de ED (extrêmement difficile). Mais à les voir progresser, moi je crois que c’est plutôt ABO (abominable). Bref, très peu pour moi ! »
Toute l’équipe de la rédaction transmet ses chaleureuses félicitations à ces (rares) ouvreurs du XXIe siècle. Et les invite à poursuivre leurs exploits dans les cantons voisins.
Hans Olaschiglosën - Südostschweiz– 16/02/2014
Retrouvez toutes les photos de l'exploit sur le site du CAF de Belfort :
http://www.malicha.fr/photos/main.php?g2_itemId=13194