Carnet de route

Le Bundstock alias le col de la Cristallina
Le 18/02/2012 par Vaillant Sabine
Je me sens prête pour le Bundstock. J’ai « fait » le Buet avec Olivier la semaine précédente et nous avons d’ailleurs fait du ski de randonnée pendant 8 jours d’affilée, alors les 1600 m du Bundstock devraient passer comme une lettre à la poste. Réunion au local le jeudi précédant la sortie : risque d’avalanche trop élevé. Ce sera finalement la Cristallina. Il faudra faire un peu plus de route et traverser le tunnel du St Gotthard, jusqu’au Tessin.
Quatre personnes ont préféré faire moins de route et tenter un autre sommet. Ce sont tous des skieurs de randonnée confirmés autonomes et ils mesurent les risques. Du coup, on est déjà moins nombreux pour cette sortie. Je suis sûre que Lucia et Michel sont contents d’avoir un groupe plus petit à gérer. Mince, on n’est vraiment pas nombreux à Ossasco, sur le parking de départ de la course. Ah, c’est parce que Fred a emmené tous les passagers de sa voiture faire un petit tour d’une centaine de kilomètres en direction de l’Italie, où l’on dit que les filles sont si belles. Quel romantique…
Michel va devoir jouer au Saint-Bernard une fois de plus. Il y a deux semaines, il a fait quelques allers et retours pendant la montée à la Mannliflue pour apporter des peaux de rechange, aider au ré-encollage de peaux et tenir compagnie à tous les malchanceux dont les peaux avaient une colle réfractaire aux -24 degrés ambiants. Le voilà aujourd’hui qui attend Fred et ses comparses pendant une heure dans le froid….. puis qui court nous rattraper avec un train d’enfer et les trois fous furieux à ses trousses (disons qu’il tente de les maintenir derrière lui). Dure dure la vie d’encadrant bénévole au Club alpin….
C’est en tout cas une très belle journée bien ensoleillée. Il fait même plutôt chaud. On ne disait pas ça la semaine dernière. La montée est belle, d’abord dans la forêt, puis le paysage s’évase et nous sommes en haute montagne. C’est splendide. Il n’y a que cette ligne à haute tension qui massacre un peu la beauté du site, mais il y a moyen de faire abstraction.
Avec Anne-Cath, nous sommes honorées de tenir compagnie à Jean-Michel, lui qui nous a si souvent attendues et guidées. Nous nous souvenons en particulier de ce raid dans le Tödi où nous étions si peu en forme toutes les deux et où nous étions les seules inscrites à cette sortie. Quel calvaire pour Jean-Michel ( !) Il a du réviser son itinéraire à plusieurs reprises et écourter la traversée. Nous avions pris à manger pour 2 semaines (2 fois trop) et comme nous étions peu en forme, le poids du sac nous a complètement cassées. Du coup, nous en avions complètement perdu l’appétit et ces foutus sacs ne voulaient jamais s’alléger…
Voilà le refuge de la Cristallina. C’est l’heure de la pause casse-croûte au soleil. Puis nous poursuivons sous un soleil de plomb. Aucun regret de ne pas aller au somment (la Cristallina) car les rochers affleurent de toutes part et il n’y a vraiment plus beaucoup de neige. La ballade n’est pas terminée pour autant. Il va nous falloir monter jusqu’à un col, redescendre, remonter jusqu’à un nouveau col. Manu est assailli par les crampes. La bière et ses légendaires (ou hypothétiques) vertus réparatrice se fait attendre, mais sera hautement appréciée. Fred, Didier et Michel font un petit sommet additionnel…. La petite accélération de ce matin ne les a pas suffisamment fatigués.
Puis c’est une grande descente. Nous passons dans une combe en demi-tube bien encaissée… magnifique ! Ensuite on recherche assidûment la bonne neige. Là, c’est croûté, là aussi, là aussi. Tiens là ça a l’air pas mal, on voit Jean-Mi qui godille. Non finalement c’était croûté, à chaque fois je me fais avoir….
Nous arrivons à All’’Acqua et nous allons nous mettre au ski de fond, puis terminer le long de la route. Quelle belle boucle ! Nous avons finalement fait quasiment 1600 m de dénivelé et 23 km en tout. Vite, une bière ! Merci à Michel, Lucia, François et Jean-Mi pour ce bien bel itinéraire.