Carnet de route
Journée « Escalade sans parole » avec nos amis malentendants à Baume Les Dames
Le 09/06/2014 par Simon
Présents à la sortie :
Karine maitre ; Aysé Tekin ; Olivier Chaix ; Thierry Delacour ; Sabine Vaillant ; Simon Bataille ; Tony Vandal.
et nos profs de LSF:
Frédéric Vandelle ; Roland Glanzmann ; Aurélien Martin ; Gérard Bertrand ; Alexandra Rusconi.
Après nous être rassemblés sur le parking de la fête foraine à Belfort, organisé le covoiturage et indiqué le lieu de futurs exploits, nous avons pris la direction du Décathlon de Montbéliard pour retrouver Fred, Alexandra et Tony.
Quelle frayeur lorsque nous avons vu un cycliste allongé sur le bord de la route un peu avant Baume Les Dames. Après un arrêt express de Fred, plus de peur que de mal… Le cycliste faisait en fait une sieste…
Un fois arrivés sur le parking, nous avons marché 10 minutes pour arriver au pied des falaises sélectionnées par Sabine.
Nous avons commencé par nous présenter et apprendre quelques mots techniques d’escalade en LSF (Langage des Signes Français) comme par exemple : sec, du mou, vaché, mousquetoné, départ, descendre,…
Des mots très utiles pour se comprendre car chaque binôme était composé d’un entendant et d’un malentendant. Une fois les binômes formés, Sabine nous fait un rappel sur les manips : comment se vacher, se désencorder, passer la corde dans le piton et se ré-encorder pour redescendre.
Nous avions besoin de connaitre ces gestes car nous montions presque exclusivement en tête.
Bien sûr Fred a eu l’occasion de nous montrer à nouveau les gestes afin que chacun ait bien tout mémorisé !
La partie théorique assimilée, nous avons démarré la grimpette. Ce n’était pas forcément évidant au début de se faire comprendre au sein de la même cordée mais après la première voie, les automatismes sont là !
On vit l’escalade d’une autre façon car, lorsque l’on assure, on doit sans cesse être attentif à son partenaire puisque nous ne pouvions communiquer que par les gestes.
Après avoir réalisé 4 ou 5 voies, l’estomac cria famine et nous nous sommes donc tous retrouvés à 5 minutes du Parking dans un champ au bord du Doubs et à une 100 de mètres des falaises.
Chacun avait réalisé ou emporté une salade, un gâteau, une boisson pour partager. Ce fut un pique-nique gargantuesque ! Quel bonheur de partager un tel festin tous ensemble au soleil.
C’est donc rassasiés que nous avons commencé les cours de LSF. Chaque malentendant animait un atelier pour nous apprendre 5 ou 6 mots du même lexique. Par exemple pour la nourriture, nous avons appris viande, poisson, pain, pâte, & eau.
Ce fut un moment très convivial pour plusieurs raisons. Premièrement nous étions 1 ou 2 par atelier, et nous avons donc participé et appris très rapidement. Ensuite, une fois le vocabulaire appris, nous avions encore du temps avant de changer d’atelier. Nous avons donc appris à mieux se connaitre en mimant. Pour les mots un peu complexe, heureusement que Sabine n’était pas loin pour nous montrer le signe.
Une fois les ateliers terminés, nous nous sommes tous présentés en langage des signes et avons partagé notre ressenti sur la journée. Maintenant, nous avons tous un prénom « signé » qui est très imagé. Par exemple, pour Sabine c’est le signe sourire, car elle sourit tout le temps.
Après cette journée bien remplie, ce fut l’heure de reprendre la route pour rentrer à Belfort.
Pour conclure, nous avons passé une journée géniale à tous niveaux. Je retiendrai, entre autres, une chose importante de cette sortie :
Cela permet de vivre le sport autrement. On ne se concentre plus trop sur la performance mais sur l’autre, le coéquipier, le partenaire, celui avec qui on partage la cordée. Et c’est revenir au fondamental de la cordée finalement. Comme on est un peu limité en vocabulaire, on brise la glace de suite et on va directement à l’essentiel.
C’est cette simplicité que j’ai beaucoup apprécié vivre avec Frédéric, Roland, Aurélien, Gérard et Alexandra.
Un grand merci à Sabine pour avoir tout organisé et nous permettre de vivre la montagne autrement.
